La Folle Journée 2012 a choisi de consacrer sa 18ème édition à la musique russe. Considérant l’apport décisif des compositeurs du fameux “Groupe des Cinq” (Balakirev, Cui, Rimski-Korsakov, Borodine, Moussorgski), auxquels on doit l’émergence d’une véritable musique nationale russe, et de Tchaïkovsky, considéré de son vivant comme le grand musicien national, elle mettra en lumière l’oeuvre de leurs successeurs immédiats - Liadov, Arensky ou Glazounov, protégés du célèbre mécène Belaiev et figures dominantes de la scène musicale russe au début du XXe siècle -, auxquels se rattache aussi Rachmaninov, dernier compositeur majeur dans la grande tradition romantique russe. Elle fera la part belle ensuite à l’œuvre de Scriabine, qui apparaît, au début du XXe siècle, comme un pionnier du langage musical contemporain et dont les recherches - faisant écho à celles de Schoenberg en Europe - seront poursuivies par les avant-gardistes Roslavetz, Lourié ou Mossolov : ardents partisans d’une remise en question du système sonore, ces compositeurs sont à l’initiative du grand courant futuriste et constructiviste, et livrent tout au long du premier quart du siècle des œuvres d’une grande originalité. Stravinsky ensuite, génie éclectique dont l’œuvre reflète, plus que tout autre, les recherches et les paradoxes de son époque, sera lui aussi au cœur de cette Folle Journée russe, de même que Prokofiev, Chostakovitch et Weinberg - grand compositeur russe d’origine juive polonaise -, qui sont les trois grandes figures dominantes de la musique russe du XXe siècle. Des compositeurs tels que Glière, Katchaturian (arménien) ou Kabalevski et, plus près de nous, S. Goubaïdoulina, R. Chédrine, A. Schnittke ou A. Pärt (estonien) complèteront ce vaste panorama qui permettra à l’auditeur de retracer toute l’évolution de la musique russe de Glinka jusqu’à nos jours.
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